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Nicaragua, ces petits moments prisonniers de l'instant

Nicaragua 1994, le pays sort de 10 années d'une guerre civile entre les Sandinistes à gauche et les Contras à droite soutenus par le gouvernement Reagan. L'élection de 1990 est gagnée par la conservatrice et libérale Violeta Chamorro, veuve de Pedro Joaquim Chamorro Cardenal, journaliste et opposant au régime dictatorial de la dynastie Somoza. Poussée par les USA, Violetta Chamorro continue les purges contre les Sandinistes et plonge le pays dans la récession. Elle fait reculer le Nicaragua de la 60e à la 116e position mondiale en termes de développement humain. Néanmoins, elle arrive à mettre un certain ordre dans le pays. Une période de paix peut commencer.

De la côte du Pacifique à celle de l'Atlantique, foulant le bitume et la terre d'un des pays les plus pauvres de la planète, j'ai rencontré quelques écrivains, peintres, sculpteurs, philosophes, acteurs... reconnus hors de leur frontière, chez eux ou considérés comme espoir. Les écouter parler de leur pays, pouvoir échanger des idées fut une expérience unique dans la découverte de leur patrie. Loin des sentiers sortis des guides touristiques, ils m'ont offert leur vision. Celle d'un pays qui après autant d'années de luttes et d'une guerre civile sanglante est balafré, au propre comme au figuré.
Entouré par deux océans, le territoire est séparé par la chaine montagneuse centrale dont le point culminant se nomme le Montogon. Située sur une zone tectonique active, elle abrite le massif volcanique Las Pilas-El Hoyo où se dressent de volcans actifs et placés parallèlement à la faille séparant la plaque océanique des Cocos et la plaque continentale des Caraïbes. La géologie particulière est propice aux plaines marécageuses et a donné naissance à deux immenses lacs d'eau douce. Ils occupent près de 7% de la superficie du pays. Ces éléments naturels, de l'eau au feu, des hauteurs battues et asséchées par les vents aux marécages profonds et dangereux, sont autant de symboles représentant les clivages et les divers conflits que le peuple nicaraguayen à user contre lui-même.

Un pays coupé d'est en ouest par une chaine volcanique, image représentative du réel; le peuple est séparé sans ménagement. Séparation entre l'Indien pauvre et le Blanc à l'ouest, entre le Noir descendant d'esclave et le Blanc à l'est. Où que l'on se trouve, la pression de cette classe bourgeoise lignée directe du colon espagnol gardant farouchement les rênes du pouvoir, de son pouvoir, celle des richesses est présente. Coûte que coûte, n'hésitant pas à sortir le canon et la carabine pour calmer ce peuple métissé, un des plus démunis du globe.

La bible et ses prédicateurs sont les fidèles alliés de cette droite bourgeoise ; en temps de paix comme en tant de guerres. C'est la subreption du peuple, des paroles d'évangile qu'il boit à coup de rhum lors de fêtes saintes. Il boit jusqu'à tomber pour oublier son espoir perdu.

Reportage réalisé en 1994.

Nicaragua, little moments trapped in instants

In 1994, the country emerged from 10 years of civil war between the Sandinistas on the left front and the Contras on the right, supported by the Reagan Government. The 1990 election was won by the conservative and liberal Violeta Chamorro, widow of Joaquim Pedro Chamorro Cardenal, journalist opponent to the dictatorial regime of the Somoza dynasty. Urged by the USA, Violetta Chamorro continues the purges against the Sandinistas and plunges the country into recession, which makes Nicaragua step back from the 60th to the 116th worldwide position in terms of human development. Nevertheless, she manages to bring some order in the country. A period of peace can begin.

From the Paci c coast to the Atlantic coast, treading the bitumen and the land of one of the poorest countries on the planet, I met a few writers, painters, sculptors, philosophers, actors... who are recognized outside their border, their home or are considered as hope. Listen to them talking about their country and exchange ideas was a unique experience in the discovery of their homeland. Far from the trails out of tour guides, they o ered me their vision. The vision of a country which is scarred, after so many years of struggle and a bloody civil war, literally as well as guratively.
Surrounded by two oceans, the territory is separated by the central mountain range, whose highest point is called the Montogon. Located on an active tectonic zone, it houses the Las Pilas-El Hoyo volcanic massif where there are active volcanoes and is placed parallel to the fault line separating the Cocos oceanic plate and the Caribbean continental plate. The particular geology is conducive to marshy plains and gave birth to two huge freshwater lakes. They occupy nearly 7% of the country area. These natural elements, from water to re, from high places beaten and dried by the wind to deep and dangerous swamps, are symbols representing the divisions and con icts that the people of Nicaragua uses against itself.

Being a country cut from East to West by a volcanic chain, representative image of the real, people are separated unceremoniously. There is a separation between the poor Indian and the white to the West, and the black descendant of slaves and the white to the East. Wherever you are, the pressure of this bourgeois class from Spanish colon direct lineage is present, ercely keeping the reins of power, of their power, of wealth. No matter what, they don't hesitate to get canon and ri e out in order to calm this people of mixed race, one of the world's poorest.

The Bible and its preachers are the faithful allied of this bourgeois right, in peacetime as in war. It is the food of the people, words of Gospel he drinks with rum during Holy celebrations. He drinks till he falls to forget his lost hope.

Reportage made in 1994.

   Jean-Marc ''MM'' De Coninck - Les photographies sont soumises au droit d'auteur. Gestionnaire: SOFAM